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Adresse
Île de Gorée, Dakar, Sénégal
GPS : 14.668093161974, -17.398723912911
Située dans la baie de Dakar, au sud de la péninsule du Cap-Vert, l’île de Gorée est un ancien centre important dédié au commerce des esclaves d’Afrique noire à destination du « Nouveau Monde ». Durant 300 ans, entre le début du XVIe et le milieu du XIXe siècles, cette petite île de 0,28 km² de superficie sert de lieu de transit de la traite négrière. Le commerce d’esclaves à Gorée prend officiellement fin à la date d’abolition de l’esclavage en France en 1848. Il faut néanmoins attendre le début du XXe siècle pour que certaines pratiques esclavagistes cessent à l’échelle du continent africain.
Menacée de nos jours par l’érosion marine, l’île de Gorée est découverte pour la première fois des Européens en 1444, par le navigateur portugais Dinis Dias qui la nomme Ilha de Palma. Les Portugais fondent une première esclaverie et un marché négrier un siècle plus tard dans laquelle des hommes, femmes et enfants attendent d’être convoyés par bateau vers le continent américain dans des conditions de détention effroyables. Colonisée par les Hollandais, l’île de Gorée change de pavillon à plusieurs reprises entre les Anglais et les Français aux XVIIe et XIXe siècles. Sa population atteint les 6 000 habitants mais des incendies et plusieurs épidémies de fièvre jaune ou de choléra déciment sa démographie. Cette île mémoire est dotée d’un charme fou malgré l’empreinte et l’important poids du passé. Ses maisons coloniales, ses musées culturels et ses monuments historiques côtoient des ruelles fleuries dans un décor de couleurs chaudes. Des artistes locaux, loués pour leur créativité débordante, participent au dynamisme et au rayonnement de l’archipel qui est aujourd’hui habité par environ 1 200 personnes.
Bien précieux pour l’humanité, l’île de Gorée est devenue un symbole international de réconciliation des peuples. En 1978, l’archipel sénégalais fait partie des douze premiers sites de la planète à être inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco pour l’éducation, la science et la culture. Il est officiellement reconnu comme le lieu symbole de la mémoire de la traite négrière en Afrique. L’ampleur du commerce d’esclaves y est pourtant contestée par plusieurs historiens, remettant en cause l’adéquation de la faible taille de l’île avec sa capacité à accueillir des millions d’esclaves. Par exemple, l’accès à la « Porte du non retour » de la Maison des Esclaves de l’île de Gorée (ouverture donnant directement sur l’océan Atlantique) parait difficile d’approche, par bateau, en raison du nombre important de rochers et d’absence de jetée.