Visiter l’amphithéâtre d’El Jem : le Colisée de Thysdrus

Le monument romain le plus imposant d'Afrique

Adresse

Musée archéologique, 5160 El jem, Tunisie

GPS : 35.297881334617, 10.707789013026

Itinéraire

Visiter l’amphithéâtre d’El Jem vous ramène au temps des combats de gladiateurs dans l’ancienne cité de Thysdrus, une des plus importantes colonies romaines d’Afrique. Situé entre les villes de Sousse et Sfax dans l’est de la Tunisie, ce monument représente l’un des plus grands amphithéâtres romains au monde avec celui de Capoue et le Colisée de Rome, tous deux érigés en Italie. De taille impressionnante, ce monument majeur d’El Jem (ou El-Djem) est comparable à son aîné romain sur de nombreux points architecturaux, même s’il ne fut jamais achevé.

En forme d’ellipse, l’amphithéâtre d’El Jem (aussi appelé Colisée de Thysdrus) aurait été construit à partir du IIIe siècle par Gordien Ier, proconsul romain de la province d’Afrique. Pendant longtemps, ce monument symbolise la prospérité de la ville antique de Thysdrus dans une région agricole productrice d’huile d’olive. Cette colonie romano-berbère se développe en tirant parti de son climat et de sa position géographique, à la confluence des grandes routes commerciales du Sahel. L’amphithéâtre d’El Jem contribue à la gloire et au rayonnement de l’Empire romain à travers ses spectacles de gladiateurs, ses courses de chars et ses jeux sportifs. En l’an 238, une révolte populaire s’insurge contre l’augmentation des impôts locaux décidée par l’empereur Maximin Ier le Thrace pour financer ses compagnes militaires à travers l’Europe. Ce mouvement de rébellion s’étend à la cité de Carthage et gagne le cœur de la cité de Rome. En représailles, l’empereur décide la destruction de la ville insurrectionnelle de Thysdrus par les forces romaines. Dans cette grande période de troubles, Gordien Ier est choisi en urgence pour succéder à Maximin. Mais après la mort de son fils Gordien II lors d’une bataille près de Carthage, Gordien Ier finit par se suicider au sein même de l’amphithéâtre qu’il aurait fait ériger quelques années plus tôt. Son règne n’aura finalement duré que 3 ou 4 semaines seulement (ce qui représente le règne le plus court de l’histoire de l’ensemble des empereurs romains) et cet évènement précipite l’Empire romain dans une nouvelle crise politique et militaire.

L’amphithéâtre d’El Jem est bâti sans véritables fondations à partir de blocs de pierre extraites des carrières de Salakta, distantes d’une trentaine de kilomètres. Sa capacité d’accueil est de 35 000 spectateurs, soit l’équivalent de la population de la ville de Thysdrus à l’époque. Visiter El Jem en été permet d’apprécier la qualité acoustique étonnante du Colisée de Thysdrus lors de la tenue de festivals de musique ou de manifestations culturelles. Monument romain le plus imposant d’Afrique, l’amphithéâtre d’El Jem forme un ensemble architectural massif de 450 mètres de circonférence (contre 525 mètres pour le Colisée de Rome). Sa partie sud, à trois étages, reste la mieux conservée bien que de nombreuses pierres de l’édifice aient servi à construire le village d’El Jem et la Grande Mosquée de Kairouan.

Lire la suite

  • Le caractère très bien préservé de cet imposant « Colisée africain » ; les dimensions magistrales du monument (138 mètres de long et 114 mètres de large)
  • Un des amphithéâtres romains les plus sophistiqués (réduction d’angles morts dans les gradins, système de récupération et de stockage des eaux de pluie, aménagement de monte-charges pour hisser les cages des fauves…)
  • La possibilité d’accéder à l’arène et au plus haut des gradins, lesquels sont aménagés sur trois rangées
  • La visite des galeries souterraines et des cachots où étaient gardés les fauves, les prisonniers et les gladiateurs
  • Le système de piliers et d’arcs soutenant les voûtes
  • La qualité acoustique du monument et l’épaisseur de ses murs
  • Le Festival international de musique symphonique (juillet ou août) et le Festival El Jem World Music (musiques du monde en août) ayant lieu de nuit dans le cadre magique de l’amphithéâtre ; les représentations de fêtes romaines ; les expositions temporaires
  • Le Musée archéologique d’El Jem accessible à pied depuis l’amphithéâtre
  • Les vestiges des villas romaines derrière le musée
  • Avant de devenir de grands édifices en pierre, les amphithéâtres se composaient de structures en bois qu’il était possible de démonter pour les transférer de ville en ville. C’est à partir du Ier siècle de notre ère que ces monuments furent bâtis en dur.
  • En latin, le terme « gladiator » découle du mot « gladius » qui renvoie au glaive (une épée courte que portaient les légionnaires romains). D’après les recherches menées par l’historienne française Virginie Girod, les combattants étaient constitués majoritairement d’esclaves issus des quatre coins de l’Empire romain. Ils faisaient partie d’une industrie du spectacle et de loisirs dont le but était de divertir le peuple tout en détournant les citoyens de la politique (certaines personnes se portaient néanmoins volontaires pour la gloire). Les gladiateurs fonctionnaient par pair au combat et incarnaient la virilité, le courage, la bravoure et la dignité face à la mort (leur carrière ou durée de vie dans cet exercice excédait rarement 5 ans). Ils étaient opposés selon leurs points forts et leurs points faibles, en fonction de leurs armes et équipements de défense. Ceci garantissait un certain équilibre dans la bataille tout en offrant des oppositions spectaculaires au public. À l’instar des combats de boxe modernes, un arbitre officiait pour faire respecter certaines règles. Des arrêts et des reprises rythmaient les affrontements pour réduire les risques d’épuisement.
  • Lorsqu’un gladiateur défait au combat montrait suffisamment de bravoure aux yeux des spectateurs, la foule agitait un mouchoir pour demander sa grâce. Dans le cas contraire, le public pouvait scander « jugula » (égorge-le) pour exiger son exécution sur-le-champ. La décision finale revenait à l’organisateur des jeux et des combats (l’editor) qui décidait ou non de suivre l’avis des spectateurs. Ces derniers pouvaient parier de l’argent sur la victoire de tel ou tel gladiateur. Les plus grands champions des arènes pouvaient s’enrichir en gagnant un certain nombre de combats et racheter leur liberté. Dans ce cas, ils bénéficiaient d’un statut d’affranchi mais ne pouvaient pas prétendre aux mêmes droits qu’un citoyen ordinaire.
  • Les ruines de Thysdrus renfermeraient toujours deux autres monuments de moindre envergure qui pourraient correspondre à un théâtre et un cirque. Ensevelie sous le sable tout près de la ville moderne d’El Jem, cette cité antique reste dans l’attente d’être étudiée par les archéologues.
  • Un partenariat tuniso-américain est en cours pour rénover l’amphithéâtre d’El Jem sur la période 2019-2024. Avec l’appui du Fonds des Ambassadeurs pour la préservation du patrimoine culturel (AFCP), ces travaux porteront essentiellement sur la réhabilitation de la façade du colosse de pierre, la modernisation de l’espace de spectacle et la préservation du système de drainage des eaux de pluie toujours en vigueur depuis 1 700 ans.
  • En parallèle, l’amphithéâtre d’El Jem a signé un accord de jumelage avec le Colisée de Rome pour organiser des fouilles archéologiques, mener des activités de recherches en commun et favoriser la mise en valeur du monument.
  • Facilement accessible en train depuis Tunis, visitez l’amphithéâtre tôt le matin pour profiter du lieu avant l’arrivée des premiers groupes de touristes.
  • L’entrée au site inclut l’accès au Musée archéologique d’El Jem, hébergeant de magnifiques mosaïques issues de l’époque romaine.
  • La Maison de l’Afrique, ancienne villa romaine entièrement restaurée et attenante au musée, vaut également le détour.
  • D’autres objets issus de la fouille du site de l’amphithéâtre et des villas romaines de Thysdrus sont exposés au Musée national du Bardo (Tunis) et au musée archéologique de Sousse.

Où manger

  • Le Bonheur
    (le lapin au safran est excellent)
  • Café Sidi Salem La Grotte
    (emplacement magnifique)
  • Marina the Captain
    (carte très garnie)

Où flâner

  • Grande Mosquée de Kairouan
    (monument prestigieux)
  • Sebkha Sidi El Hani
    (lac salé riche en oiseaux)
  • Musée archéologique de Sousse
    (belle collection de mosaïques)

Où séjourner

  • Iberostar Selection Royal...
    (spacieux et animations variées)
  • Dar Hassine Allani
    (maison d'hôte très chaleureuse)
  • Residence Dar Sidi
    (site charmant en bord de mer)