Guide et conseils pour organiser sa visite au Mont Saint-Michel

La baie du Mont Saint-Michel, un combat de l'homme sur la nature

Adresse

Mont-Saint-Michel, BP 22, 50170 Le Mont-Saint-Michel, France

GPS : 48.637877693617, -1.5087201930507

Itinéraire

Pour organiser sa visite au Mont Saint-Michel de la meilleure des façons, il convient de s’intéresser à l’histoire de cette merveille de l’occident et à sa topographie si particulière, entre terre et mer. Idéalement positionné le long de la baie normande, à la limite de la Bretagne, le Mont Saint-Michel jouit d’un environnement et d’un cadre naturel exceptionnels. Fort de son abbaye bénédictine, cet ensemble caractéristique de l’architecture religieuse et militaire du Moyen Âge est un des sites les plus visités de France. En dépit d’un étagement de constructions disparates, le Mont Saint-Michel forme un lieu admirable retraçant 13 siècles d’histoire riche en événements. De tout temps, il réussit à résister aux épreuves du temps en faisant face à plusieurs incendies, des guerres, des éboulements, des mouvements sismiques et des phénomènes climatiques violents (vents, orages, marées…).

Dès le VIIIe siècle, sous la dynastie des Mérovingiens, ce lieu de culte dédié à l’archange Saint Michel commence à attirer des premiers pèlerins chrétiens. C’est l’évêque d’Avranches, Saint Aubert, qui est à l’origine de la fondation d’un édifice catholique en posant la première pierre en l’an 709. Il construit un sanctuaire modeste avec la chapelle Notre-Dame-sous-Terre, sur le Mont Tombe (ancien nom de l’île). Sous l’impulsion du duc de Normandie Richard Ier, une église abbatiale est bâtie par l’ordre des bénédictins à partir du Xe siècle. Puis au début du XIIIe siècle, de superbes monuments et salles gothiques (ensemble architectural appelé la Merveille) sont aménagés sur trois niveaux sur la partie nord du Mont Saint-Michel. Les édifices monastiques, admirablement érigés sur un îlot rocheux granitique donnant sur la Manche, s’imposent rapidement comme un site de pèlerinage majeur à l’époque médiévale. En parcourant les chemins montois, les premiers miquelots (pèlerins) font d’une visite au Mont Saint-Michel un haut lieu de la chrétienté occidentale au même titre que les sanctuaires de Jérusalem, Rome et Saint-Jacques-de-Compostelle. Édifiés en bois puis en pierre, les bâtiments sont habités pendant des siècles par des moines. Des remparts sont aménagés entre les XIIIe et XVe siècles pour fortifier et protéger le Mont Saint-Michel d’attaques extérieures.

Plus récemment, ce lieu emblématique du patrimoine français attire de nombreux curieux venus observer le spectacle fascinant des grandes marées. Celles-ci peuvent atteindre jusqu’à 15 mètres de marnage, soit la plus grande différence entre basse et haute mer de toute l’Europe continentale. Menacé par le phénomène d’ensablement ces deux derniers siècles, l’Abbaye du Mont Saint-Michel a retrouvé depuis peu son caractère maritime historique suite à de grands travaux d’aménagement et de désensablement diligentés par l’État français. Délaissé à la fin du XVIIIe siècle, le sanctuaire religieux est désormais occupé par la mission des Fraternités Monastiques de Jérusalem au Mont Saint Michel. Une petite communauté de moines et moniales assurent la prière quotidienne ainsi que l’accueil monastique de l’Église depuis 2001.

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  • Le charme incomparable et la forte spiritualité des lieux ; la forme sculpturale et harmonieuse du bâti mêlant des styles architecturaux d’époques différentes (le chantier s’est échelonné du VIIIe au XVIIIe siècles) ; la majesté des paysages du Mont Saint-Michel lorsqu’il est cerné par les eaux durant les grandes marées (évènement se produisant 20 fois par an) ; l’aspect conique du rocher visible des kilomètres à la ronde
  • Le système de contreforts défensifs ; l’ascension des remparts (certains murs atteignent 4 mètres d’épaisseur) ; la découverte incontournable de l’abbaye bénédictine nichée au sommet de l’îlot (elle est considérée comme un symbole du savoir-faire français)
  • La Terrasse de l’Ouest, la Tour Gabriel, la Tour du Nord et leurs points de vue magnifiques sur la baie
  • Les nefs romanes et le chœur gothique flamboyant de l’abbaye (XVe siècle) ; les trésors de la Merveille (l’aumônerie, le cellier, la salle des Hôtes, la salle des Chevaliers, le cloître, le réfectoire des moines et les logis du XIIIe siècle) ; la chapelle Saint-Aubert du Mont Saint-Michel (XIIe siècle)
  • La statue de l’archange Saint Michel au sommet de l’église abbatiale ; les vestiges de la chapelle normande Notre-Dame-sous-Terre situés dans les niveaux inférieurs de l’abbaye (accessibles uniquement en visite guidée)
  • La Porte du Roy, la Porte du Boulevard et la Grande Rue pavée (rue principale de l’îlot flanquée de vieilles demeures en pierre) ; les rues et ruelles de la cité, agréables pour explorer l’îlot à son rythme en dehors des weekends, des jours fériés et des vacances scolaires
  • La visite de nuit, les spectacles nocturnes et les concerts classiques organisés dans l’abbaye (en haute saison) ; les activités pédagogiques pour les enfants
  • Le spectacle impressionnant des grandes marées dans la baie du Mont Saint-Michel en Normandie ; les vastes étendues de sable à marée basse ; les prés salés régulièrement envahis par les marées montantes (il s’agit d’une zone de pâturages appréciés des agneaux et moutons broutards) ; la dégustation des Moules de Bouchot de la baie du Mont-Saint-Michel (Appellation d’Origine Protégée) ; la faune, la flore et les écosystèmes variés évoluant dans l’environnement de la baie (oiseaux, mammifères, poissons, amphibiens, reptiles…)
  • Les illuminations féeriques à la nuit tombée ; la possibilité de dormir parmi la dizaine d’établissements intra-muros présents sur l’île du Mont Saint-Michel (malgré un rapport qualité-prix perfectible, cette solution présente l’avantage de profiter du lieu dans un calme absolu) ; l’évènement bisannuel « Rando Baie du Mont-Saint-Michel » en juin
  • Les constructions du Mont Saint-Michel reposent sur un énorme rocher de granit de 4 km². Cette roche magmatique est un stigmate d’une ancienne chaîne de montagnes qui s’est formée il y a 500 à 600 millions d’années (le massif armoricain) avant de s’éroder totalement.
  • Selon une légende, l’évêque d’Avranches (devenu Saint Aubert à titre posthume) aurait pris la décision de construire un premier sanctuaire au début du VIIIe siècle à la suite d’une révélation angélique. L’archange Saint Michel se serait manifesté durant son sommeil et lui aurait fait la requête d’édifier un lieu de culte (oratoire) en son honneur au sommet du mont Tombe. Pour le persuader, l’archange Saint Michel aurait posé son doigt sur la tête de l’évêque et provoqué un trou dans son crâne. Ce dernier est conservé en tant que relique dans la Basilique Saint-Gervais d’Avranches et présente bel et bien un orifice notable. Mais après analyses médicales, il s’avère que cette perforation est en fait liée à une maladie appelée kyste épidermoïde (sorte de tumeur bénigne). Cette histoire a manifestement motivé le déplacement des premiers pèlerins à destination du Mont Saint-Michel. L’emplacement hors du commun et la prouesse de construction des édifices ont fait le reste pour impressionner les fidèles et susciter l’admiration des visiteurs (dont plusieurs rois de France).
  • À l’époque de la construction du premier édifice au début du VIIIe siècle, l’îlot n’était pas encore séparé du continent par la mer car ceinturé par des bois et des marécages relevant de la forêt de Scissy. Selon la légende, un raz-de-marée aurait englouti cette forêt en l’an 709 et donné au mont Tombe son caractère insulaire. Un autre récit mythologique relevant de textes médiévaux de la Légende arthurienne prétend que le roi Arthur aurait combattu un géant sur le site du Mont Saint-Michel.
  • Au XVe siècle, le Mont Saint-Michel a gagné sa réputation de forteresse imprenable en étant protégé par les marées, les sables mouvants (lises) et son système de murailles efficaces. Il résista pendant plus de 30 ans au siège des troupes britanniques survenu lors de la Guerre de Cent Ans (1337-1453), au point d’en devenir un symbole national de résistance alors que toute la Normandie était occupée par les Anglais.
  • Entre la Révolution Française (1789) et la seconde moitié du XIXe siècle (1863), le Mont Saint-Michel se transforma en lieu de détention de nombreux prisonniers politiques, condamnés aux travaux forcés. Cette prison aux conditions de vie effroyables vit passer plus de 10 000 détenus dont des prêtres, des femmes et des enfants. Les moines se firent confier le rôle de géôliers au sein de l’un des plus grands sites carcéraux de France à l’époque (il fut alors rebaptisé le Mont Libre). En lieu et place d’une prison, les bâtiments du Mont Saint-Michel auraient très bien pu être utilisés comme carrière de pierre aux XVIIIe et XIXe siècles.
  • Le Mont Saint-Michel est classé monument historique en 1874 mais il faudra attendre l’année 1922 pour voir une messe être célébrée à nouveau dans l’abbatiale.
  • Le Mont Saint-Michel fait aujourd’hui partie des sites culturels les plus visités de France avec le château de Versailles, la tour Eiffel, la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre et la cathédrale Notre-Dame de Paris. Quelques 3 millions de visiteurs parcourent chaque année ce petit village peuplé d’une quarantaine d’habitants seulement. Il est surnommé « la Perle de l’Occident ».
  • La crypte Saint-Martin, soutenant le transept sud de l’église abbatiale du Mont Saint-Michel, connaît une qualité acoustique fantastique. La grande amplitude de son générée par les chants grégoriens était considérée à l’époque médiévale comme prodigieuse voire surnaturelle. Les bâtisseurs et les moines ont ainsi choisi les dimensions précises de l’édifice en fonction de la qualité sonore qu’ils recherchaient pendant la liturgie.
  • La statue de l’archange du Mont Saint-Michel culmine à près de 160 mètres de hauteur (elle comporte un système de paratonnerre pour protéger l’abbaye contre la foudre). Les pèlerins viennent de toute l’Europe pour s’assurer les faveurs de l’archange et se protéger contre les forces du mal (des représentation médiévales décrivent souvent l’archange saint Michel défendre le site contre l’attaque d’un dragon ailé).
  • Le Mont Saint-Michel connaît l’une des plus fortes marées au monde et la plus puissante d’Europe. Avant la destruction récente de la route qui menait au pied du rocher, ce lieu subissait un phénomène d’ensablement et d’enlisement important lié à l’accumulation de sédiments. Ces derniers étaient déposés en masse par les hautes marées et les forts courants marins. La construction d’un barrage complexe sur le fleuve Couesnon, mis en service en 2009 après plus de 20 ans d’études préalables et de grands travaux, a permis de préserver l’insularité des lieux.
  • L’établissement le plus connu du Mont Saint-Michel est sans conteste l’Auberge de La Mère Poulard. Fondé en 1888 à l’attention des pèlerins par Annette et Victor Poulard, ce restaurant voit sa réputation franchir les frontières grâce à son accueil familial, son hospitalité sans faille et ses recettes traditionnelles françaises. Pour déguster un plat dont la fameuse omelette soufflée et cuite au feu de bois dans ce lieu chargé d’histoire, il faudra tout de même débourser un minimum de 30 € par personne.
  • Pour organiser sa visite au Mont Saint-Michel, il peut être judicieux de prendre contact avec l’office de tourisme local pour connaître les horaires et coefficients de marées. Son personnel sera tout à fait à même de vous renseigner sur les animations, les événements, la traversée de la baie, les commerces et services… Réserver votre billet en ligne vous fera gagner un temps précieux les jours de forte affluence.
  • Alors que 1 000 à 1 500 personnes par jour visitent le site du Mont-Saint-Michel en moyenne en hiver, cette destination emblématique du patrimoine français peut accueillir plus de 35 000 visiteurs quotidiens durant les journées estivales les plus chargées.
  • Pour éviter la marée humaine et la foule durant votre séjour, il est conseillé de se rendre au Mont Saint-Michel tôt le matin (dès 9 h ou 9 h 30 selon la saison) en réservant une visite guidée. L’autre option peut être en fin d’après-midi (vers 17 h), après le départ des derniers groupes venus en nombre en autocar. La dernière entrée est autorisée une heure avant la fermeture des portes (18 h en basse saison ou 19 h en haute saison). Des promenades nocturnes et guidées sont organisées en été.
  • La visite de l’abbaye est gratuite le premier dimanche de chaque mois, entre mars et novembre.
  • Depuis 2015, une passerelle pour piétons et bus permet d’atteindre l’îlot rocheux fortifié à partir des nouvelles zones de parking (service de navettes gratuites mais parking payant).
  • Une façon originale et économique pour rejoindre votre destination finale est d’emprunter la voie verte à pied au départ de la commune de Beauvoir (ce qui vous évitera de payer le parking). Sur ce parcours de 5 kilomètres, vous pourrez profiter de la magnifique vue sur la baie depuis le barrage du Couesnon.
  • En vous rendant sur place un jour de grande marée (coefficient supérieur à 100), vous aurez le privilège de découvrir le Mont Saint-Michel entouré par l’eau, tel que les premiers moines bénédictins l’avaient fondé un millénaire plus tôt. Si vous optez pour cette solution, l’accès au mont et à l’abbaye peut être perturbé (à raison de 2 heures par jour).
  • De nombreuses possibilités de randonnées existent autour du Mont Saint-Michel et sa baie exceptionnelle. En raison des dangers liés à la marée montante, au brouillard et aux sables mouvants, il est toutefois recommandé de faire appel aux services d’un guide local pour explorer son environnement en toute sécurité.
  • Il est possible de privatiser l’Abbaye du Mont-Saint-Michel le temps d’une soirée pour organiser un concert, un séminaire, un cocktail ou un dîner dans le cadre prestigieux du réfectoire des moines ou du cloître de la Merveille. Pour ce faire, il faudra débourser environ 10 000 €.
  • La mission des Fraternités Monastiques de Jérusalem propose une solution d’hébergement originale sur l’île pour les individuels, les couples et les petits groupes de 8 à 10 personnes. Elle s’inscrit dans un cadre strict au rythme des offices (spiritualité, silence et prières sont de rigueur en présence des frères et sœurs de Jérusalem).

Où manger

  • La Ferme Saint Michel
    (l'agneau pré salé est un régal)
  • La Sirène
    (crêperie de tradition bretonne)
  • Crêperie La Cloche
    (crêpes sucrées exquises)

Où flâner

  • Barrage sur le Couesnon
    (vue magnifique sur le site)
  • Scriptorial d'Avranches
    (manuscrits du Mont Saint-Michel)
  • Bretagne Montgolfières
    (expérience spectaculaire)

Où séjourner

  • Hotel Gabriel
    (idéalement situé)
  • Le Relais du Roy
    (hôtel-restaurant de qualité)
  • Hotel Mercure Mont Saint Michel
    (chambres très confortables)