La Grande Mosquée de Djenné, une architecture en terre crue majeure du Mali

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Farmantala, Djenné, Mali

GPS : 13.906641233555, -4.5540177862522

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Aux allures de forteresse ou de château de sable géant, la Grande Mosquée de Djenné est le plus vaste édifice au monde construit en banco. Ce matériau naturel est fabriqué à partir d’un mélange de terre compressée, de briques d’argile, de paille, de mil et de boue crue, le tout séché au soleil. La Grande Mosquée de Djenné est dominée par ses trois minarets et arbore un style architectural soudano-sahélien unique aux influences islamiques. Dans son histoire, ce lieu de culte majeur du Mali a joué un rôle important dans le rayonnement de l’islam en Afrique subsaharienne. Avec les sites archéologiques voisins (Djenné Djeno, Hambarkétolo, Kaniana et Tonomba), la Grande Mosquée de Djenné constitue un des biens culturels les plus éminents d’Afrique de l’Ouest. Ces monuments sont tous inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1988 sous la dénomination « Villes anciennes de Djenné ».

Les origines de construction de la Grande Mosquée de Djenné remontent à la fin du XIIIe siècle lorsque le roi Koy Komboro, récemment converti à l’islam, se résout à démolir son ancien palais pour y faire construire une mosquée. La ville de Djenné, édifiée quelques siècles plus tôt par les Bozos, est alors rattachée à l’empire du Mali durant la période médiévale. Elle prospère grâce au commerce d’or, de sel puis d’esclaves sur la Route transsaharienne qu’empruntent les caravaniers et chameliers entre les pays d’Afrique de l’Ouest et le bassin méditerranéen. L’architecture en terre crue de la mosquée devient par la même occasion un des centres d’enseignement islamique les plus importants du continent. Détruite en 1819 par l’Empire peul du Macina à l’initiative du marabout Sékou Amadou qui la juge trop fastueuse, la Grande Mosquée de Djenné est finalement reconstruite à l’identique par le gouverneur colonial français William Ponty en 1907, à la demande du marabout Almamy Sonfo.

Située sur une plaine particulièrement vulnérable aux crues de la rivière Bani (affluent du Niger), la construction de la Grande Mosquée de Djenné sur une plate-forme surélevée est supervisée par le chef de la guilde des maçons de Djenné, Ismaila Traoré. Des branches de palmiers sont incorporés dans l’architecture en terre crue du bâtiment pour supporter les fluctuations de température et d’humidité, réduire les éventuelles fissures et prévenir le phénomène d’érosion. Elles servent aussi d’échafaudage pour la communauté locale de Djenné qui participe activement à l’entretien de la mosquée au cours d’une grande cérémonie de crépissage. De génération en génération, les habitants s’attachent à conserver intact ce monument centenaire qui incarne l’âme de la ville.

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  • Un bâtiment grandiose dans son état d’origine (il mesure près de 20 mètres de haut et a la forme d’un carré de 75 mètres de côté) qui surplombe la place du marché
  • L’architecture islamique traditionnelle (d’inspiration soudanaise) ; l’aspect extérieur de l’édifice, à la fois lissé et sculpté
  • Le toit de la salle de prière soutenu par une centaine de piliers en bois ; les branches de palmier rônier servant de poutre pour absorber l’humidité et d’échafaudage sur la façade ; les gouttières fabriquées à partir de terre crue pour évacuer les eaux de pluie
  • Une des plus importantes écoles islamiques d’Afrique par le passé ; les sépultures d’anciens chefs locaux conservées dans la partie la plus vieille du bâtiment
  • Le marché hebdomadaire et réputé de Djenné (tous les lundis en face de la mosquée) ; le labyrinthe d’habitations anciennes et les maisons traditionnelles en banco (aménagées selon un plan de 1830) ; la situation du village entre deux bras du Bani (affluent du fleuve Niger) ; la rencontre avec les habitants de culture principalement animiste et musulmane
  • La bibliothèque de Djenné (regorgeant de manuscrits et d’ouvrages anciens datés entre le XVIe et le XIXe siècles)
  • Les sites archéologiques de Djenné, témoignages de villes très anciennes (Djenné Djeno, Hambarkétolo, Kaniana et Tonomba)
  • La participation à l’opération annuelle de restauration de la mosquée sur fond musical (en avril ou mai)
  • Les petits villages tribaux dispersés autour de Djenné
  • La Grande Mosquée de Djenné dispose d’une capacité d’accueil de 3 000 personnes (soit environ 10 % de la population de la ville estimée à 35 000 habitants). Elle a servi de modèle pour la construction d’édifices religieux similaires au Mali ainsi que dans d’autres pays d’Afrique.
  • L’entrée du bâtiment est limitée aux étrangers et aux non-musulmans depuis qu’un incident, survenu dans les années 1980, choquèrent ses pratiquants : un photographe de mode français, travaillant pour le magazine Vogue, utilisa l’intérieur de la Grande Mosquée de Djenné pour organiser une séance photo de mannequinat.
  • Outre le bâtiment de la mosquée, ce sont environ 2 000 maisons de Djenné qui sont également construites en banco. La sauvegarde de ce style architectural est de plus en plus menacée par le changement climatique (la boue de qualité est moins disponible et progressivement remplacée par d’autres matériaux).
  • L’argile utilisée par les maçons de Djenné dans la conception des monuments traditionnels est prélevée dans le Bani, un affluent du Niger. Les briques en terre crue (djenné-férey) sont le fruit d’un mélange savant d’herbe (bourgou) et de paille de mil pour prévenir les risques de fissures générées par le soleil et les changements de température entre le jour et la nuit. Du son de riz, du beurre de karité et de la poudre de baobab sont rajoutés par le barey-Ton (corporation des maçons de Djenné) pour confectionner le banco local qui recouvre le djenné-férey afin de lutter contre l’érosion.
  • Un festival se déroulant chaque année invite les habitants à participer au crépissage collectif de la mosquée dans une ambiance de fête. Cette opération de restauration est nécessaire pour soutenir la viabilité du bâtiment juste avant la saison des pluies qui démarre généralement en juin. Il s’agit de l’évènement le plus important pour un grand nombre d’habitants de Djenné, bien plus encore que l’Aïd Al-Fitr (marquant la fin du ramadan) ou la Tabaski (plus grande fête de l’islam comparable au Noël chrétien dans la symbolique musulmane). Une course est traditionnellement organisée pour désigner celui qui aura l’honneur d’être le premier à crépir la mosquée d’une couche de plâtre de boue. Ce sont des branches de palmiers qui servent d’échafaudage aux habitants. À l’issue du crépissage, l’édifice fait l’objet d’une cérémonie de bénédiction.
  • Depuis 2019, la Grande Mosquée de Djenné est équipée d’un tout nouveau système d’électrification alimenté par l’énergie solaire. Rendu possible grâce au soutien de l’Unesco et l’appui financier de l’Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID), ce projet permet de réduire considérablement les charges financières qui pèsent sur le comité de gestion de la mosquée.
  • Pour aider à sauvegarder le riche patrimoine de la cité, la British Library (bibliothèque nationale du Royaume-Uni) s’est engagée à numériser les 8 500 manuscrits anciens conservés à Djenné.
  • La ville de Djenné se trouve à près de 600 kilomètres de Bamako. Comptez 8 heures de route en transport en commun au départ de la capitale malienne.
  • Le site de la mosquée est situé dans une région instable, menacée par divers groupes extrémistes opérant dans la zone sahélienne du Mali. Depuis 2012 et l’apparition des premiers actes terroristes dans le pays, l’activité du tourisme tourne au ralenti et accroît les difficultés économiques de la région de Djenné. Veillez donc à prendre le maximum de précautions si vous envisagez de vous rendre sur place en prenant contact en amont avec votre ambassade. Le risque d’enlèvement est jugé particulièrement élevé par les autorités dans le centre et le nord du pays.
  • Depuis 2016, la Grande Mosquée de Djenné figure sur la Liste du patrimoine mondial en péril en raison des risques liés à l’insécurité de la région.
  • Bien que l’accès à la mosquée soit réservé aux musulmans, il s’avère parfois possible de pénétrer à l’intérieur du bâtiment quelques minutes accompagné d’un guide local officiel. Méfiez-vous néanmoins des personnes s’autoproclamant guide et demandez à vérifier leur carte d’agrément.

Où manger

  • Chez Baba
    (typique et central)
  • Kita Kourou
    (super accueil)
  • Auberge Le Fleuve
    (cuisine africaine)

Où flâner

  • Falaise de Bandiagara
    (décor spectaculaire)
  • Port de Mopti
    (la Venise malienne)
  • Mont Hombori
    (le toit du Mali)

Où séjourner

  • Campement Nogondeme
    (campement villageois)
  • Hôtel Maafir
    (joli jardin intérieur)
  • Résidence Tapama
    (à proximité du mur de Tapama)