Visiter Nazca dans le désert de la Pampa

Percez les mystères des lignes et géoglyphes de Nazca au Pérou

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Nazca, Peru

GPS : -14.737718463074, -75.128276698806

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Visiter Nazca est l’occasion rêvée de lever le voile sur l’une des plus grandes énigmes archéologiques du XXe siècle. Cette plaine abrite la plus grande densité de géoglyphes au monde, soit plusieurs milliers de formes stylisées et gravées dans le désert de la Pampa. Attraction phare du sud du Pérou, les lignes et géoglyphes de Nazca ne sont découverts que dans les années 1920 par une compagnie aérienne lors d’un survol fortuit de la région. Étendue sur plus de 450 km², cette zone est située entre la Cordillère des Andes et la plaine côtière aride péruvienne. Elle suscite dès le départ beaucoup de théories autour des origines et significations de ces représentations mystérieuses. De nouveaux symboles, figures et vestiges, dissimulés sous une épaisse couche de sable, sont encore régulièrement découverts par les archéologues.

De formes figuratives, les géoglyphes de Nazca peuvent s’apparenter à des créatures, des êtres imaginaires, des animaux ou des plantes immortalisés dans le sol. Quant aux diverses lignes géométriques, elles se profilent à l’horizon tels des triangles, trapèzes, spirales ou lignes droites sur plusieurs dizaines de kilomètres. Selon les spécialistes ayant étudié de près ce patrimoine culturel national autour de Nazca et Pampas de Jumana, ces géoglyphes de tailles gigantesques pourraient avoir des fonctions rituelles (liées au chamanisme ou au culte de la tête trophée), religieuses (sous forme de procession) ou astronomiques (calendrier agraire) chez leurs concepteurs. Une autre théorie plus fantaisiste évoque des origines ou un moyen de communication avec une civilisation extraterrestre. Mais l’hypothèse avancée la plus probable est que ces figures à ciel ouvert étaient utilisées jadis comme plateformes cérémonielles pour lutter contre la pénurie d’eau dans le désert de la Pampa, une des régions les plus arides au monde. Les lignes servaient vraisemblablement de repère et de marqueur dans le bassin du Rio Grande de Nazca pour les différentes communautés de population. Quant aux géoglyphes, ils étaient mis à profit comme chemins de procession et lieux de culte sacrés pour que ces anciens peuples d’agriculteurs puissent s’adresser à leurs dieux.

Dessinées à la perfection, ces représentations faites de pierre et de sable sont l’œuvre des civilisations de Paracas puis Nazca, ayant vécu avant le peuple des Incas. Elles auraient été réalisées entre le IIe siècle av. J.-C. et le milieu du VIIe siècle de notre ère. Admirablement bien conservés en raison d’une pluviométrie parmi les plus faibles au monde, les lignes et géoglyphes de Nazca sont désormais menacés par l’engouement touristique, la construction de nouvelles infrastructures et l’exploitation des ressources minières de la région. À même le sol, il vous sera difficile mais pas impossible de repérer la trace de géoglyphes par manque de perspective dans l’immensité désertique de Nazca (ou désert de Sechura). C’est donc principalement dans les airs, à bord d’un petit avion de tourisme ou au sommet d’un mirador, que vous pourrez contempler l’image, le degré de précision et la taille de ces formes étranges aux secrets bien gardés.

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  • Les innombrables géoglyphes aux formes diverses et aux proportions parfaites, vestiges des civilisations précolombiennes de Paracas et Nazca selon des rituels qui ont perduré durant plusieurs siècles ; les nombreuses représentations d’animaux (colibri, singe, araignée, baleine, orque ou épaulard, requin, pélican, lézard, chien…) et d’êtres mythiques anthropomorphes (personnage de l’astronaute) dont les plus grandes atteignent 270 mètres de longueur
  • Les lignes de Nazca et de Chincha aux dimensions sans fin qui s’entrecroisent pour former un immense labyrinthe dans le désert péruvien ; les figures géométriques et formes tracées dans le sol d’une grande précision artistique en les observant depuis les airs (il peut s’agir de lignes droites, de zigzags, de trapèzes, de spirales, de méandres, de rectangles ou de triangles géants)
  • Les contrastes de couleurs des paysages entre le décor lunaire des vallées de Nazca et de Palpa, le désert rude et stérile, les étendues de pampas recouvertes de sable et de cailloux, les collines et plateaux montagneux (mesetas) faisant partie de la cordillère côtière, les oasis et vallées vertes, les fleuves et les dunes immenses du Cerro Blanco (s’élevant à 2 000 mètres d’altitude, ce site sacré chez les Nazcas représente les plus hautes dunes de sable au monde)
  • Le centre cérémoniel de Cahuachi qui comprend un ensemble important de pyramides (dont la plus grande mesure 30 mètres de hauteur) mais aussi des temples, nécropoles et murailles ; les ruines des anciens temples et villages autour de Nazca (Estaqueria, Paredones…)
  • Le musée archéologique Antonini exposant un grand nombre d’objets, de textiles peints, de tissus brodés et de céramiques polychromes aux riches iconographies ; le savoir-faire nazca en matière de poterie artisanale
  • Le cimetière de momies de Chauchilla (musée en plein air de tombeaux pré-incas typiques des anciennes cultures Nazca et Ica–chincha) ; les formes allongées ou aplaties des crânes des momies ; le culte des têtes trophées (têtes humaines illustrant divers objets artisanaux) ; les fardos funéraires des peuples de Paracas et Nazca (dépouilles recouvertes de tissus et agrémentées d’offrandes)
  • Les aqueducs souterrains de Cantalloc et les puits en spirale appelés puquios qui étaient utilisés pour irriguer les cultures (une grande partie de ces galeries creusées dans le sol pour capter, filtrer et acheminer l’eau est toujours en service aujourd’hui)
  • Le planétarium Maria Reiche à l’hôtel Nazca Lines ; le musée Maria Reiche situé à proximité (ces lieux sont nommés ainsi pour rendre hommage au travaux réalisés par l’archéologue et mathématicienne allemande Maria Reiche tout au long du XXe siècle)
  • La vue depuis le mirador installé sur la route panaméricaine (à une trentaine de kilomètres au nord de Nazca) ; le survol de la région en petit avion de tourisme
  • La découverte de lœss (limon calcaire) à la surface du sol prouve que cette région désertique était composée de milieux humides, de zones de prairies et de terres arborées il y a environ 10 000 ans, bien avant l’implantation des Paracas et des Nazcas. C’est à la fin du VIe siècle que la région de Nazca a connu un grand cycle de sécheresse. Cette période correspond également à l’intensification des constructions de géoglyphes et lignes géométriques autour de Nazca.
  • Les dessins de Nazca furent mentionnés pour la toute première fois par le conquistador espagnol Pedro Cieza de León au milieu du XVIe siècle. Mais il fallut attendre les années 1920 pour qu’ils soient formellement identifiés par l’archéologue péruvien Toribio Mejia Xesspe. C’est l’anthropologue américain Paul Kosok et l’archéologue allemande Maria Reiche qui commencèrent à les cartographier au début des années 1940. Passionnée par l’histoire et le patrimoine du Pérou, Maria Reiche passa une quarantaine d’années de sa vie à étudier et préserver les célèbre géoglyphes tracés dans le sol jusqu’à sa mort en 1998 à l’âge de 95 ans. Elle était surnommée « La Dame des lignes » par les habitants de la région.
  • Les plus anciens géoglyphes, de taille plus modeste, seraient l’œuvre du peuple des Paracas antérieur aux Nazcas. Ayant évolué avant notre ère, cette civilisation se serait mélangée avec celle de nazca et aurait grandement influencé le développement des lignes et géoglyphes présents dans la région. Plus tard, à compter des années 700, le peuple nazca pourrait avoir été lui-même absorbé par les Huaris (ou Wari) sous l’empire Tiwanaku-Wari (VIIIe au XIIIe siècles).
  • Selon la chercheuse et archéologue Aïcha Bachir Bacha, le nom de Paracas fait également référence à une tempête de sable qui balaye la région au mois d’août. Bien que cette partie du sud du Pérou se trouve à la même latitude que les forêts tropicales et humides brésiliennes, le climat en est totalement différent. L’air sec ambiant est le fruit de l’action du courant de Humboldt dans l’océan Pacifique (courant froid) conjugué à la présence de la chaîne de montagnes de la cordillère des Andes. En dépit du fait que les pluies soient extrêmement rares dans le désert de Sechura, ce lieu reste toutefois traversé par des fleuves et génère des oasis.
  • Les Paracas et les Nazcas partageaient de nombreuses similitudes dans leur mode de vie : forme allongée des têtes en bandant les crânes, systèmes d’irrigation complexes pour arroser les cultures (l’eau était considérée comme la ressource la plus précieuse), techniques identiques pour créer les lignes ou géoglyphes dans le sol, aménagement de temples pour vénérer les dieux et honorer les ancêtres.
  • Des relevés indiquent que les Nazcas cultivaient des terres fertiles entre la côte Pacifique et les hauts plateaux rocheux. Outre des spondyles, ils consommaient du poisson, de la patate douce, des haricots, du maïs, du piment, des fruits (lucumas, goyaves…) et des cannes à sucre. Ils exploitaient également du coton et élevaient des lamas ainsi que des alpagas.
  • La conception des formes et figures diverses est relativement sommaire. Elle consistait à gratter la surface du sol aride selon la technique de l’arpentage (ou selon la typologie du sol, à enlever les pierres foncées qui recouvraient le terrain pour mettre en lumière le sable blanc ou le sol plus clair qui se trouvait en dessous). Pour représenter des figures avec une telle précision, les Paracas et les Nazcas utilisaient des piquets de bois, des cordelettes de coton, des alignements de cailloux et de pierres. Les figures et géoglyphes de Nazca sont encore plus nets les soirs de pleine lune pour les observer à l’œil nu. Les marquages et lignes tracés au sol servaient probablement de chemin pour aider les populations à se déplacer de jour comme de nuit.
  • Non loin de là, se trouvent les ruines de Cahuachi formant l’épicentre religieux des peuples paracas et nazca. Il s’agit d’un site de pèlerinage important pour les populations alentours qui venaient y déposer des offrandes. Ce lieu était dirigé par une élite de prêtres portant des dreadlocks, cultivant le rite des têtes-trophées (têtes humaines d’ennemis décapités offertes aux dieux) et qui avaient l’habitude de consommer des substances hallucinogènes comme des plantes psychotropes. Des sacrifices humains étaient abondamment pratiqués pour honorer les divinités (la mort était vue comme une renaissance). Il est fort probable que des personnes se portaient volontaires pour être sacrifiées dans l’espoir d’apporter de l’eau à son peuple et contribuer à la fertilité des sols. Sur le site cérémoniel de Cahuachi, des dizaines de crânes dépourvus de corps ont été exhumés. La découverte de sépultures montre que les habitants étaient enterrés en position assise selon la coutume nazca.
  • Une équipe de scientifiques travaillant sous la direction du professeur allemand Markus Reindel et de l’archéologue péruvien Johny Isla dans le cadre du projet Nasca-Palpa ont remarqué que certains géoglyphes étaient dotés de tumuli à leurs extrémités. Ces monticules se présentant sous forme d’amas de pierre occupaient la fonction de temples à ciel ouvert. Ils servaient précisément d’autel pour faire des offrandes aux divinités. Des céramiques, poteries, plantes, denrées alimentaires et coquilles de spondyles (mollusques marins) étaient déposés par les Nazcas pour lutter contre les périodes de sécheresse (les rivières se trouvaient rapidement à sec). Symboles de fertilité et d’eau d’après l’archéologue belge Peter Eeckhout, les spondyles étaient utilisés comme objet de culte pour implorer le ciel de faire descendre la pluie. Ils faisaient également office de monnaie d’échange par les civilisations pré-incaïques installées près des côtes péruviennes et au sein de la Cordillère des Andes.
  • De nouveaux géoglyphes au nombre de 143 entités furent récemment découverts par une équipe de scientifiques japonais dans le désert de Nazca élargissant le périmètre de la zone archéologique à 1 000 km². Repérés à l’aide de l’intelligence artificielle, ces géoglyphes représentent des êtres humains, des plantes et des animaux. Au total ce sont plus d’un millier de lignes droites, géoglyphes et dessins d’animaux qui ont été recensés dans la région de Nazca et Pampas de Jumana. La quantité de ces vestiges est si importante que leur nombre précis demeure inconnu (certains spécialistes pensent que seulement 5 % des géoglyphes auraient été mis à jour). En octobre 2020, c’est une représentation d’un félin ressemblant à un chat avec des oreilles pointues qui a été mise à jour par des archéologues sur les flancs d’une colline durant les travaux préparatoires d’aménagement d’un mirador. D’environ 37 mètres de long, ce géoglyphe aurait été conçu vers la fin de la période Paracas il y a 2 000 ans à un emplacement stratégique pour être vu depuis le sol.
  • Le plus grand ensemble de géoglyphes au monde pourrait se trouver non pas à Nazca mais en Inde. Des chercheurs ont repéré d’énormes dessins et motifs géométriques dans le désert du Thar. L’un d’entre eux représente une spirale gravée dans le sol. Surnommée Boha 1, elle s’étendrait sur environ 100 km².
  • En décembre 2014, alors qu’une conférence internationale de l’Onu se tenait à Lima sur le thème du réchauffement climatique, des activistes de Greenpeace se sont introduits dans une zone interdite d’accès de Nazca pour promouvoir l’énergie propre et faire pression sur les dirigeants internationaux. Dans leur action, ils ont déployé un message à même le sol endommageant deux des plus célèbres géoglyphes aux formes de singe et de colibri. Cette dégradation a provoqué la colère du gouvernement et de la population péruvienne malgré les excuses de Greenpeace. Paradoxalement, cet évènement a poussé les autorités à s’intéresser de plus près à ce patrimoine culturel en vue de mener des actions de préservation. En début d’année 2018, c’est un camion semi-remorque qui a endommagé une partie des lignes de Nazca en s’introduisant dans une zone pourtant interdite d’accès.
  • Nazca et Pampas de Jumana se trouvent non loin de la côte sud du Pérou à environ 400 kilomètres de Lima. Faire un survol de la zone reste la meilleure façon de visualiser les géoglyphes et lignes géométriques de cette région fascinante (vols possibles au départ des villes d’Ica, de Pisco ou de l’aéroport Maria Reiche près de Nazca en réservant à l’avance).
  • Depuis les hauteurs des collines et plateaux de Nazca, accessibles à pied, vous pourrez tout à fait apprécier les lignes et géoglyphes de Nazca qui s’étendent sur un territoire immense. Des miradors ont également été aménagés pour favoriser les perspectives de vue à l’horizon. Veuillez respecter les règles de circulation avant d’explorer ce secteur protégé afin d’éviter toute dégradation fortuite et irrémédiable d’un géoglyphe.
  • Les plus célèbres géoglyphes se concentrent dans la pampa de San José (aussi connue sous le nom de Pampas de Jumana ou Colorada) entre les fleuves du río Ingenio et du rio Nazca.
  • Sur place, ne manquez pas l’impressionnant cimetière des momies de Chauchilla, distant d’une dizaine de kilomètres de la ville de Nazca, ainsi que le site pyramidal de Cahuachi, plus grand centre cérémoniel de la civilisation nazca. Ces lieux ont souffert des huaqueros (pilleurs et profanateurs de tombes) mais demeurent très intéressants à visiter d’un point de vue archéologique.

Où manger

  • La Kanada
    (simple et copieux)
  • Mamashana Cafe Restaurante
    (idéal pour les végétariens)
  • Polleria Rico Pollo
    (très bonnes grillades)

Où flâner

  • Réserve nationale San Fernando
    (grande zone de biodiversité)
  • Cité perdue de Huayuri
    (site archéologique fascinant)
  • Pétroglyphes de Palpa-Chichictara
    (art rupestre impressionnant)

Où séjourner

  • Hospedaje Yemaya
    (auberge familiale)
  • Hospedaje Anccalla Inn
    (bien situé et accueillant)
  • B&B El Jardin
    (chambre d'hôtes de charme)