Ensemble de Borobudur

Haut lieu de culte bouddhiste

Adresse

Candi Borobudur, Borobudur, Magelang, Jawa Tengah, Indonésie

GPS : -7.6072270129954, 110.20406850247

Itinéraire

Édifié à partir du VIIIe siècle par les rois javanais de la dynastie Sailendra, l’ensemble de Borobudur est un lieu saint dédié au bouddhisme. Il est situé au centre de l’île de Java, à 40 kilomètres au nord-ouest de la ville de Yogyakarta. Plus grand sanctuaire au monde dédié au Bouddha, ce lieu de pèlerinage rayonne sur toute l’Asie du Sud-Est et constitue un des monuments antiques les mieux conservés d’Indonésie. Borobudur est un mélange de culte pratiqué par d’anciennes civilisations indonésiennes et une représentation monumentale de la voie bouddhiste vers le nirvana.

L’utilisation de stūpas, petits monuments de pierre en forme de dôme, dans le style architectural de l’ensemble de Borobudur est épatante. Au nombre de 72, chacun d’entre eux abrite une statue de Bouddha. La structure du site représente une pyramide à degrés de 35 mètres de hauteur comprenant 4 étages de galeries ornées sur 9 niveaux. Plus de 500 statues et sculptures différentes de Bouddha sont dénombrées à travers l’édifice, lequel comprend également à sa base de magnifiques fresques et bas-reliefs étendus sur près de 3 kilomètres de murs. Cette frise est composée de près de 1 500 bas-reliefs différents évoquant des soutras (recueil d’enseignements) du bouddhisme mahayana. Le complexe de Borobudur serait le symbole du lieu de repos de son fondateur, un Sailendra, pour rejoindre Bouddha après sa mort. L’ascension du monument dans le sens des aiguilles d’une montre conduit les pèlerins à atteindre l’illumination dans la cosmologie bouddhiste (il s’agit d’une circumambulation rituelle reprenant le mouvement des astres). Les trois niveaux du monument incarnent les étapes des sphères de l’existence. Ils se composent d’une base carrée au niveau inférieur (Kāmadhātu, le monde du désir régi par la loi de la cause et de l’effet dans lequel vivent les hommes), de galeries dans la partie médiane (Rupadhatu, le royaume des formes où vivent les dieux) et de trois terrasses circulaires à l’étage supérieur (Arupadhatu, l’espace sans forme au sein duquel les êtres se dissolvent pour atteindre le nirvana dans le bouddhisme). Ces niveaux successifs de méditation chez les fidèles se traduisent dans l’architecture même de l’ensemble de Borobudur et se présentent tel qu’un voyage spirituel. Au sommet du monument, il est possible de profiter d’une vue magnifique sur la région, riche d’une végétation luxuriante parsemée de volcans, de rizières et de palmiers.

La structure de Borobudur est composée d’environ 2 millions de blocs de pierre parfaitement assemblées avec de l’andésite grise, une roche volcanique très présente sur l’île de Java. Après une série probable d’éruptions, le site décline dès le XIIe siècle. Il est resté enseveli plusieurs centaines d’années sous d’épaisses couches de cendres volcaniques avant d’être dissimulé par le foisonnement de la jungle locale. Il subit plusieurs séries de pillages et beaucoup de ses trésors disparaissent. Très endommagé, il est tout d’abord restauré au début du XXe siècle avant de connaître un grand programme de réhabilitation entre les années 1970 et 1980 avec le soutien de l’Unesco : un million de pierres sont numérotées, extraites, nettoyées puis réassemblées pour faire renaitre le sanctuaire de ses cendres.

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  • Le plus grand complexe bouddhiste au monde prenant la forme aplatie d’un temple pyramidal composé de cinq terrasses carrées, trois terrasses rondes et d’un gigantesque stûpa (monument commémoratif du Bouddha) au sommet d’une colline ; un chef d’œuvre artistique et une prouesse technique de construction ; la profusion et la minutie des détails décoratifs ; le contraste entre les parties basses (richement ornées) et les terrasses supérieures (brillant par leur sobriété)
  • L’atmosphère spirituelle du lieu liée à la cosmologie bouddhiste ; la base du monument dissimulant 160 panneaux décorés par des reliefs narratifs ; la partie intermédiaire comprenant des galeries ornées et des niches sur lesquelles reposent des bouddhas dans différentes postures ; la partie supérieure illustrant des animaux mythologiques et garnie de bouddhas en phase de prédication
  • Les centaines de statues, stûpas et sculptures bouddhistes (chaque représentation de Bouddha est unique dans la position de ses jambes, de ses bras, de ses mains ou encore dans l’expression du visage)
  • La qualité des bas-reliefs mettant en scène des personnages importants du bouddhisme (dont le bouddha Siddhārtha Gautama dit Shakyamuni) ; les textes sanskrits visibles sur le monument témoignant de la vie quotidienne javanaise au VIIIe siècle (cette langue sacrée d’origine indienne est couramment utilisée dans les textes religieux hindous et bouddhistes)
  • L’expérience de vivre un lever ou coucher du soleil sur place, sur la partie supérieure de l’ensemble de Borobudur (superbe perspective de vue sur le mont Suroloyo)
  • Un site facilement accessible en taxi-vélo (becak) ou charrette à cheval (andong) depuis la gare routière de Borobudur
  • Les petits temples bouddhistes de Candi Mendut, Candi Pawon et Candi Ngawen du IXe siècle (édifiés sous la dynastie des Sailendra) ; le musée archéologique Karmawibhangga et le musée maritime Samudra Raksa situés sur les terrains de l’ensemble de Borobudur
  • Les volcans entourant le complexe bouddhiste et s’élevant à plus de 3 000 mètres d’altitude : les monts Merapi et Merbabu à l’est, le mont Ungaran au nord, les monts Sundoro et Sumbing à l’ouest ; les collines de 800 mètres de hauteur au sud ; les fumerolles et mares de boue à proximité ; les rivières Progo et Elo ; la plaine agricole fourmillant de palmiers et rizières
  • Les cérémonies et festivals annuels (dont la procession aux flambeaux entre les temples de Candi Mendut et Borobudur marquant l’anniversaire du Bouddha en mai ainsi que le ballet de danse traditionnelle javanaise Mahakarya Borobudur en juin)
  • Selon la chercheuse belge Véronique Degroot, le Borobudur ne peut pas être considéré comme un temple à proprement parler car il ne comporte pas d’espace intérieur. Beaucoup de zones d’ombre continuent d’entourer ce monument bouddhiste : l’origine de son nom, la date précise de sa construction (estimée aux environs de l’an 760 soit trois siècles avant Angkor Vat), la date de fin des travaux (évaluée vers l’an 830), la modification à plusieurs reprises des plans du bâtiment, sa fonction principale (politique ou religieuse) et les raisons expliquant sa perte d’influence dans la région (en l’an 928 au profit de Java oriental).
  • Avant l’édification de Borobudur, l’île volcanique de Java était majoritairement peuplée d’hindous. Pour impressionner la population lors de son arrivée au pouvoir, il est probable que la nouvelle dynastie Sailendra ait voulu marquer les esprits en érigeant un monument spectaculaire dans l’espoir de convertir le maximum de personnes au bouddhisme. L’autre objectif recherché par les rois Sailendra dans l’architecture du monument était de gagner du mérite sur le plan religieux afin de bénéficier d’un avenir brillant au moment de renaître dans la vie suivante (conformément aux préceptes du bouddhisme mahayana).
  • L’ensemble de Borobudur regroupe plusieurs formes symboliques à travers le stûpa (renfermant des reliques sacrées), la montagne mythique du Meru (symbolisée dans la structure pyramidale du monument) et le mandala vu du ciel (représentation géométrique et mystique de l’univers servant de support à la méditation).
  • Selon les concepts du bouddhisme, le stûpa est une structure en forme de cloche qui évoque le tumulus sous lequel le Bouddha fut enterré après sa crémation. Il s’agit d’un symbole représentatif de cette religion à travers le monde, comme peut l’être la croix pour le christianisme, l’étoile et le croissant pour l’islam ou encore l’étoile de David pour le judaïsme.
  • Dans le passé, Borobudur était relié à deux autres temples bouddhistes (Pawon et Mendut) situés à proximité. Ces trois lieux de culte étaient parfaitement alignés et une grande ligne droite devait sans doute former une voie processionnelle.
  • La structure interne de l’ensemble de Borobudur repose sur une colline naturelle dans laquelle des remblais furent façonnés pour aménager des terrasses sur plusieurs niveaux. Les blocs de pierre composant l’édifice furent soigneusement assemblés sans mortier ni ciment selon la technique de construction en pierre sèche. Les façades étaient recouvertes de plâtre de chaux et peintes en couleurs.
  • À compter du Xe siècle, le centre politique et culturel de Java fut déplacé dans la partie orientale de l’île, à plusieurs centaines de kilomètres de Borobudur. Dans le même temps, l’archipel commençait à se convertir à l’islam et le monument ne fut plus utilisé à des fins religieuses. Si l’on en croit certaines légendes, Borobudur fut même considéré comme un lieu dangereux voire maléfique. Une série de drames et de malchances aurait frappé tous ceux qui l’approchaient.
  • L’ensemble de Borobudur ne fut jamais oublié par la population locale malgré sa lente désaffection (recouvert par la végétation, il était surnommé « la montagne aux mille Bouddhas » par les Javanais). Il fut redécouvert par les Européens en 1814 sous l’égide du gouverneur britannique de Java, Sir Stamford Raffles. C’est le lieutenant hollandais Cornelius qui excava et étudia scientifiquement le monument pour la première fois après avoir été enseveli pendant des siècles. Une fois déblayé, l’ensemble de Borobudur fut de nouveau exposé aux pluies de mousson ce qui provoqua de nombreuses dégradations : infiltrations d’eau, enfoncement et érosion des pierres, développement de mousses et de lichens, fragilisation des fondations…). La première grande opération de restauration du bâti fut menée à bien par le hollandais Theodoor van Erp au début du XXe siècle.
  • Un groupe de musique indonésien, Sound of Borobudur, tente de reconstituer des répliques des instruments de musique anciens décrits sur la grande frise de bas-reliefs du sanctuaire. Au nombre de 45 éléments, ils comprennent des instruments à cordes, à vent, des luths, des flûtes, des trompettes, des cloches, des gongs et des percussions.
  • Un dépôt de cendres volcaniques a menacé l’ensemble de Borobudur suite à l’éruption du mont Merapi en fin d’année 2010 puis de nouveau en 2018. Ce volcan, positionné sur la ceinture de feu du Pacifique, est distant d’une trentaine de kilomètres seulement du monument bouddhiste. Il abriterait les esprits protecteurs de la montagne selon les croyances locales.
  • Les dégâts causés par les l’éruption de 2010 ont conduit les autorités à fermer l’accès au monument pour ôter les sédiments volcaniques qui s’y étaient déposés sur 2 à 3 centimètres d’épaisseur. Plus de 50 000 blocs de pierre d’origine volcanique furent démantelés puis assainis à nouveau (l’andésite est une pierre particulièrement poreuse). Une vaste campagne de reboisement d’arbres, financée par l’Unesco, permit également de régénérer la végétation environnante.
  • Le Merapi est un des volcans dont l’activité est la plus intense au monde. Il représente un des plus dangereux points chauds de la planète. Les fréquentes éruptions du Merapi menacent régulièrement la région du fait de son imprévisibilité. Elles sont causées par une réaction chimique entre l’eau et la roche dans le manteau terrestre, conduisant à une remontée du magma. Ces dernières années, des villages se sont retrouvés totalement ensevelis sous une épaisse couche de cendre à près de 20 kilomètres de distance du volcan.
  • Dernièrement, les volcanologues ont observé une fissure de 250 mètres de long parcourant le cratère du Merapi dans le dôme de lave. Un grand réservoir de magma serait stocké dans les profondeurs de la croûte terrestre, à hauteur de 50 000 km3, soit une quantité jamais enregistrée ailleurs sur le globe. Après une éruption soudaine, des lahars (coulées de boue d’origine volcanique) peuvent se produire lorsque les cendres volcaniques se mélangent avec les eaux de pluie. Les experts redoutent à terme que le Merapi ne produise une explosion gigantesque aux effets dévastateurs pour la planète.
  • Évitez si possible les vacances scolaires car l’ensemble du Borobudur est un lieu très populaire qui fait la fierté de ses habitants (ce site fait partie des monuments les plus visités d’Indonésie avec environ 5 millions de visiteurs par an dont une grande majorité d’Indonésiens). À l’approche du parc archéologique, de nombreux marchands ambulants cherchent à vendre tout type de produits aux touristes étrangers.
  • Pour bonifier votre expérience de visite, rendez-vous au parc archéologique de Borobudur à l’aube, dès 6 heures du matin. Depuis la partie supérieure du monument, vous pourrez contempler la vallée qui est entourée de collines encore brumeuses, observer les rizières baignées par les premiers rayons du soleil et deviner au loin les cônes des volcans environnants.
  • Pour accéder au bâtiment, il est fortement recommandé de porter des vêtements amples couvrant les épaules et les genoux (mini-jupes et shorts sont prohibés). Quatre nouveaux points d’entrée sont en cours d’aménagement autour du temple-pyramide. Ils seront équipés de toilettes, de boutiques de souvenirs et d’aires de restauration.
  • Un musée adjacent à l’ensemble de Borobudur permet de mieux appréhender l’histoire et la signification du monument avant de l’explorer.
  • Ces dernières années, le site de Borobudur subit des dégradations et actes de vandalisme de la part des visiteurs (gommes à mâcher collés sur la surface des pierres, dommages générés par le fait de s’asseoir ou escalader les murs, détritus jetés à même le sol, acrobaties sur les stûpas…). Gardez à l’esprit que ce lieu est un symbole national en Indonésie et que ces pratiques peuvent engendrer des dégâts irréversibles sur ce bien patrimonial plus que millénaire.
  • Le volcan actif Merapi, surnommé la montagne de feu de l’île de Java, peut être atteint par son versant nord (en raison de sa dangerosité, son accès est strictement règlementé).
  • Non loin de là, ne manquez pas de découvrir le complexe de temples de Prambanan, le plus grand sanctuaire hindou de l’île de Java. Sur votre route, vous pourriez faire un crochet au site de Bukit Rhema à Magelang, un lieu atypique dont la forme architecturale épouse la forme d’une poule. Comprenant plusieurs étages, ce lieu compte des expositions, des salles de prière et une plateforme supérieure pour admirer le lever du soleil. Il sert un très bon café, lequel est accompagné de manioc servi avec du piment traditionnel.

Où manger

  • Paksi Coffee House
    (grand amateur de café)
  • Amata Resto
    (cuisine locale et moderne)
  • Patio Colonial
    (chic et parfumé)

Où flâner

  • Parc national du mont Merbabu
    (sanctuaire d'un stratovolcan)
  • Musée Ullen Sentalu
    (l'art et la culture de Java)
  • Candi Selogriyo
    (temple reculé)

Où séjourner

  • Efata Homestay
    (à l'emplacement idoine)
  • Rumah Dharma
    (maison d'hôtes exotique)
  • Amanjiwo Resorts
    (la splendeur absolue)